Conseils pour les plongeurs et les médecins

1 – Pour le plongeur asthmatique

  • Une évaluation par un pneumologue est obligatoire devant toutes notions d’asthme (actuel ou ancien) pour juger de l’aptitude ou non à la plongée sous-marine.
  • Il est primordial de comprendre les effets physiologiques sur le corps et sur la fonction respiratoire de la plongée sous-marine afin de connaitre les risques auxquels il s’expose. En cas de survenue d’un éventuel début de crise ressenti durant une plongée, une remontée lente et maîtrisée en forçant sur l’expiration à chaque respiration doit être réaliser (8,29,30).
  • Il faut prendre en compte les conditions de la plongée, et être plus restrictif pour les plongées délicates, notamment en eau froide, eau profonde ou stressante. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de limite clairement définie concernant la profondeur ou la température.
  • Concernant les plongeurs mineurs, il n’y a pas de recommandation spécifique et les règles sont les mêmes que pour les plongeurs asthmatiques adultes (16).
  • Concernant l’utilisation préventive d’un bronchodilatateur, le UK Sports Diving Medical Committee (UKSDMC) stipulent qu’un bêta-2 mimétique (type ventoline) peut être pris à titre préventif.
    Certains auteurs se montrent plus prudents concernant l’utilisation de bronchodilatateurs avant de plonger car ces médicaments augmentent le risque d’arythmie cardiaque, d’autant plus que l’augmentation de la pression hydrostatique lors de l’immersion qui est à l’origine d’une augmentation du volume sanguin intra-thoracique peut également être à l’origine d’une arythmie (34,35).
  • Conseils généraux pour tout patient asthmatique (36,37):

Le tabagisme, actif ou passif, aggrave les symptômes mais rend aussi plus difficile le contrôle de la maladie.

-Il est important que les plongeurs asthmatiques aient une bonne condition physique et qu’ils pratiquent un sport régulier autre que la plongée afin de développer sa capacité pulmonaire et renforcer ses muscles respiratoires.

-Les activités sportives en piscine étaient conseillés comme la natation ou le water-polo, car l’atmosphère chaude et humide aide les bronches à se détendre et occasionne ainsi peu de réaction bronchique. Mais le sujet fait actuellement débat, certaine études belges et italiennes ont eu des résultats contradictoires et ont conclu que la natation avait un rôle néfaste pour les asthmatiques ; en revanche des études anglaises, espagnoles et allemandes n’ont montré aucune augmentation du risque (38).

Toujours avoir un traitement d’urgence rapide d’accès en cas de crise d’asthme (aérosol béta2-mimétique, par exemple la Ventoline), dans le bateau si plongée sous-marine.

Dès l’apparition de symptômes respiratoires, arrêter l’exercice (commencer une remontée contrôlée si en pleine plongée) et prendre rapidement un bronchodilatateur.

2 – Pour le médecin

  • L’évaluation d’un asthmatique souhaitant plonger doit impérativement s’accompagner d’une recherche des contre-indications et d’une information adaptée sur les effets et les risques théoriques de cette activité : risque d’un accident de surpression pulmonaire (barotraumatisme), importance d’une remontée lente et controlée en cas de survenue d’un éventuel début de crise ressenti durant une plongée, effets de l’inhalation d’un gaz froid et sec… (14).
  • Le médecin doit garder à l’esprit les concepts généraux suivants lorsqu’il évalue l’aptitude à la plongée (5):

– le plongeur peut avoir à nager contre de forts courants

– il peut avoir à secourir un compagnon en cas d’urgence

– l’environnement de la plongée est associé à un risque de lésion pulmonaire

– le gaz respiré par le plongeur peut-être très froid

 

  • Le certificat médical de non contre-indication à la plongée sous-marine est valable 1 an (9). Pour un patient asthmatique, il doit être réalisé soit par :

– un médecin fédéral,

– un médecin spécialisé en médecine subaquatique (diplôme inter-universitaire (DIU) de médecine subaquatique et hyperbare, diplôme universitaire (DU) de médecine subaquatique, DU de médecine de plongée professionnelle et DU de médecine de plongée),

– un médecin du sport.

Ce certificat perd sa validité en cas d’accident de plongée ou d’apparition d’une affection médicale grave pendant l’année (14,39)