Fédération française d’étude et de sport sous-marin (FFESSM)

 

    L’asthme n’est plus une contre-indication stricte à la plongée sous-marine. Actuellement en France, la Commission Médicale et de Prévention Nationale de la FFESSM a établi un protocole d’évaluation de l’asthme, dont la dernière mise à jour a été faite en février 2018 (16,28).

 

Critères FFESSM d’aptitude à la plongée sous-marine avec scaphandre pour les asthmatiques :

Un asthmatique (ou tout patient avec un antécédent d’asthme) peut éventuellement être autorisé à pratiquer la plongée sous-marine de loisir après une évaluation chez un pneumologue.

Sont autorisés à la pratique de la plongée subaquatique de loisir avec scaphandre les asthmatiques suivants :

  • asthme léger ou parfaitement contrôlé sous traitement de fond
  • pas d’antécédent de crises modérées à graves et/ou brusques
  • absence d’asthme d’effort et/ou au froid

Dans les cas où l’asthme est en apparence mineur ou en rémission, une EFR avec courbe débit-volume est demandée, elle doit présenter les critères suivants :

  • aspect strictement normal de la courbe débit-volume
  • un VEMS et une CVF > 80% des valeurs théoriques, un VEMS/CVF > 75%,
  • un DEM (débits expiratoire maximal) 25-75 >70% de la théorique

Si EFR limite ou douteuse (selon le contexte) : un test de réversibilité peut être effectué, il doit retrouver une absence de réversibilité du VEMS sous béta-2-mimétiques.

Les preuves actuelles ne préconisent pas l’utilisation systématique des tests de provocation bronchique dans l’évaluation de l’aptitude à plonger. Sa réalisation est en fonction du contexte clinique du patient (21).

 

Il est important de renoncer à plonger en période d’instabilité, d’allergie, de symptômes mineurs (toux, gêne respiratoire modeste, non ressentie comme une crise « vraie »), avec une attente minimale de 48h,  voire jusqu’à 7 jours après une crise d’asthme d’intensité modérée.
Ce délai de 48h est également  accepter par le BSAC (British Sub-Aqua Club) mais il est considéré comme trop court par certains experts, qui préconisent un délai minimal de 7 jours (22,14,16,31,32,33).

 

Certificat médical d’absence de contre-indications :

Une fois la plongée jugée envisageable par le pneumologue, le certificat médical d’absence de contre-indication (CACI) ne peut être rédiger que par :

  • un médecin fédéral principalement,
  • un médecin spécialisé en médecine subaquatique (diplôme inter-universitaire (DIU) de médecine subaquatique et hyperbare, diplôme universitaire (DU) de médecine subaquatique, DU de médecine de plongée professionnelle et DU de médecine de plongée),
  • éventuellement, tout médecin inscrit au conseil de l’ordre, à condition qu’il dispose des compétences nécessaires

Celui-ci est valable 1 an, et doit donc être renouvelé tous les ans.
Il perd sa validité en cas d’accident de plongée ou d’apparition d’une affection médicale grave pendant l’année

 

Fréquence des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) :

Étant donné que des EFR doivent être effectué de façon régulière dans le cadre de la surveillance de la maladie («  au moment du diagnostic, puis 3 à 6 mois après le début du traitement puis régulièrement » (5)), cela laisse sous-entendre qu’elles doivent également être réalisé tous les ans (voir plus si besoin) pour chaque réalisation d’un CACI.

 

Cas particulier :

Utilisation de mélanges gazeux (Nitrox, Héliox, Trimix) ou de recycleur :
L’évaluation d’un asthmatique souhaitant plonger avec un recycleur ou un mélange gazeux type Nitrox, Héliox ou Trimix reste la même que pour tout autre plongeur asthmatique (évaluation par un pneumologue puis par un médecin fédéral, spécialisé ou du sport pour la réalisation d’un CACI).
A l’heure actuelle, les données sur le sujet sont très limitées et il n’existe pas de recommandation spécifique.

Concernant les plongeurs asthmatiques mineurs :
A  l’heure actuelle, aucune étude étant disponible chez l’enfant asthmatique, il n’y a pas de recommandation spécifique. Les règles sont donc les mêmes que pour les plongeurs asthmatiques adultes, en ajoutant les limites de profondeur et de durée en fonction de l’âge comme pour tout jeune plongeur (70).